« Depuis l'enfance, j'erre dans les musées. Je m'identifie aux œuvres, voyageant à travers elles. Je visitais les expositions à contre courant, pour observer les gens qui venaient face à moi et mesurais l'impact qu'avait, entre autre, le gardien devenu vigile de sécurité sur eux. C'était encore possible récemment, avant que le code de bonne conduite 'impose un sens obligatoire, une entrée/sortie et que je me fasse réprimander au moindre écart. Je suis désormais, ni plus ni moins, qu'un mouton dans le flot qu'un tour opérateur aurait imaginé pour moi. Il s'agit de croiser les Arts (plastique, audiovisuel et vivant) en un même lieu à l'instant T, en interaction avec les publics. C'est ensuite que je convoque ces œuvres pour faire travailler des jeunes, au cours de stage théâtre/danse, en vue de les inclure dans le spectacle avec des interprètes professionnels et créer MANIFESTE. L'idée est de mettre en mouvements ces œuvres picturales par le biais de la vidéo, la danse et la déclamation avec des artistes professionnels et de jeunes amateurs afin d'interagir avec le public.
Dans tout nouveau projet, il y a une continuité liée à l'antériorité et surtout une rencontre qui déclenche le désir de créer. Précédemment, dans la performance Muse#Muséum, j'interroge la place du corps vivant dans l'espace muséal. Une danseuse, dans une lenteur extrême, revisite les chefs d'œuvres de Michel Ange et de Rodin en juxtaposition d'une vidéo, qui, telle la écomposition du mouvement de Muybridge, fige des postures masculines. C'est cette approche de transposition d'œuvres plastiques en spectacle vivant qui a séduit la MAC de Sallaumines. Cette dernière souhaitait fêter, en 2021, les cinquante ans de sa collection d'art contemporain. Je m'y plonge donc et retient le thème de la manifestation/grève des œuvres de Blanquart, Blaster, Bonnat, Brumachon, Chaboud, Cieslewicz, Cosmao, Cueco, Deble, Declercs, Degand, Mansy, Ouzani, Sitte, Szepfalvu, Tisha, Vernet. Celles-ci préfigureront, conjointement, mon travail au plateau et l'exposition attenante. C'est ensuite que je convoque ces œuvres pour faire travailler des jeunes, au cours de stage théâtre/danse, en vue de les inclure dans le spectacle avec des interprètes professionnels et créer MANIFESTE. »
Le public, en tant qu'émissaire du nouveau monde, vient découvrir les innovations de la société ROBORA. Il pénètre dans l'ultime salle de vérification des "Citoyens Nouvelle Génération". Selon les consignes de sécurité, il suit un fil d'Ariane, encadré d'un côté par des œuvres d'art censurées ou vouées à être détruites et de l'autre par les "Forces Vives de La Nation de Génération Z1". C'est dans un mouvement chorégraphié que ces derniers se déplacent, laissant l'accès plus ou moins libre. Au centre de la salle se trouve le "Coryphée Test" de la Génération Z2. C'est en cortège que le public quitte les lieux, protégé par "les valeureux", en direction du plateau technique. Les émissaires écouvrent un gradin peuplé d'une horde de la Génération Z3 qui les haranguent de revendications lors du cycle de "décontamination". Une fois sur le plateau, les hôtes déambulent parmi les écrans "vidéos de re-conditionnement", argumentés par les "Personnalités Officielles" de ROBORA. La démonstration est magistrale, le Process est "révolutionnaire" mais ...
La résidence artistique de création a pour objectif de proposer aux élèves, aux équipes enseignantes et aux familles de rencontrer un artiste ou un collectif d’artistes dans le contexte d’une création. Elle participe donc à la rencontre avec une œuvre par la découverte et l’implication à un processus de création intégrant une pratique artistique. Il s’agit aussi et plus particulièrement de chercher à confronter les participants à un regard différent contribuant ainsi à forger en chacun une approche critique, par le questionnement artistique. C’est, de manière complémentaire aux enseignements reçus dans le cadre scolaire, favoriser le discernement et l’émancipation en tant qu’individu et futur citoyen.
Depuis septembre 2023 au collège Anatole France de Ronchin, la dystopie Fahrenheit 451 de Ray Bradbury est à l'honneur : Des élèves de la 6e à 3e, en dehors du temps scolaire, s'approprient le thème : « Un livre est un fusil chargé [...] Brûlons-le. » Ils explorent leurs souvenirs d'histoires et comptines d'enfant. Le tout dans l'objectif d'offrir un espace d'expression, d'émotion et de questionner la citoyenneté.
Aussi, durant les vacances de Toussaint 2023, la Cie Talus a exploré le concept de Société & Liberté d’expression avec un groupe de jeunes « sous la main de la justice » de l'Unité Éducative en Milieu Ouvert de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Lille-Bois-Blancs. Via la pratique théâtrale (le jeu, l’écriture, l’oralité, le corps, le chant, la musique) ils ont été invités à livrer au public leurs « coups de cœur, coups de gueule » sur la scène du théâtre de la Verrière. Cela a permis aux jeunes d'acquérir une plus grande aisance dans l'expression de leurs émotions, de découvrir l'univers théâtrale et d'éveiller leur potentiel artistique. L’action s’est terminée sur une représentation au public le 27 octobre 2023.